Pour accompagner les élèves dans la préparation de l’apprentissage à l’écriture cursive, il est possible de rendre les exercices plus ludiques en utilisant du petit matériel. Je vous propose donc une liste d’outils utilisés en graphopédagogie et utilisable en classe.
Les finger eyes:
Ludiques et pratiques, ils aident les élèves à bouger et individualiser les doigts.
En période de préparation de rentrée scolaire, je suis souvent interpellée pour donner mon avis quant au choix des outils « scripteurs » à commander pour les élèves de maternelle.
« Je n’ai pas trouvé de conseils pour le choix des crayons de couleurs et des feutres en maternelle (ok pour élémentaire), pour coloriage et écriture/ graphisme. »
Je vous copie-colle un extrait de message reçu car il aborde le choix des crayons de couleurs, celui des feutres et distingue coloriage et écriture. Merci à cette collègue.
En effet, il est important de distinguer les activités pour lesquelles le crayon, le feutre… est destiné.
Au détour de mes lectures sur les réseaux, il m’arrive de tomber sur des publications qui prônent l’interdiction de feutres et de crayons de couleurs en maternelle. Ce conseil est guidé par une bonne intention, empêcher les enfants de s’habituer à une mauvaise tenue de crayon.
Permettez-moi une comparaison… (j’aime bien les comparaisons)
Avant de faire du vélo, les enfants vont utiliser différents types de véhicules pour acquérir peu à peu équilibre, dextérité, vitesse… On n’attend absolument pas d’eux qu’ils sachent appuyer sur les pédales, rouler bien droit… On les laisse jouer, lever peu à peu les pieds, prendre de la vitesse… Imaginez un enfant à qui on dirait constamment « mets bien tes pieds, regarde devant, lève la tête… » au secours!
Les enfants doivent expérimenter différents types de traces, s’approprier peu à peu l’espace feuille, affiner leur coordination oculomotrice, prendre conscience que tel geste produit tel effet…
Laissons les enfants utiliser tous types d’outils: crayons, pastels, craies, feutres… Laissons les expérimenter librement, peu importe la façon de tenir l’outil. Permettons-leur de dessiner, colorier le plus souvent possible sans être derrière eux à les reprendre.
Et comme l’enfant va trouver son équilibre peu à peu et réussir à faire du vélo sans roulettes, il va acquérir la dextérité nécessaire à une bonne tenue de crayon.
Qu’en est-il des activités d’écriture?
Jusqu’au milieu de la Moyenne Section, les élèves vont préparer l’entrée dans l’écriture cursive en faisant des grands tracés avec le bras. Dès qu’on attend d’eux de commencer à tracer les gestes préparatoires à l’écriture, les formes de base et les lettres, l’outil est alors important car il doit permettre une prise tridigitale: pouce-majeur-index. A ce moment-là, il faudra être vigilant à la position des doigts et leur mobilité.
L’outil indispensable est alors le crayon papier (crayon gris, crayon de bois…)
De préférence triangulaire, je vous invite à lire les crayons conseillés dans cet article.
On peut aussi utiliser des feutres fins, de préférence triangulaire:
Pour l’utilisation de crayons de couleurs, vous l’avez compris de préférence triangulaires, c’est la qualité de la mine qui prime. Elle se doit d’être suffisamment friable pour ne pas avoir besoin d’appuyer trop fort.
D’autres outils, de type pastel, sont aussi intéressants:
En graphopédagogie, il est très rare qu’il n’y ait pas besoin de revoir les lettres rondes: c, o, a, d, q et g. Le tracé de ces lettres fait souvent débat: présence d’oeilleton? , lettre en plusieurs morceaux (trait d’attaque, rond, canne…)?, à quel moment lever le crayon? ….
Je vous propose un jeu, une dictée muette pour inviter les enfants à encoder des mots contenant des lettres rondes.
Je vous invite à découper les images (le dessin et son étiquette), on plie ensuite l’étiquette pour la coller au verso de l’image. L’enfant cherche le mot représenté. Il l’encode. La présence d’une lettre muette est signalée. Il peut s’auto-corriger en retournant l’étiquette.
Pour réviser le tracé de chaque lettre:
Pour travailler l’enchainement des lettres:
Pour revoir la formation de l’ensemble des lettres:
Ce qui fait la spécificité de notre écriture est que les lettres sont liées. La liaison des lettres a plusieurs avantages: elle permet l’automatisation du geste, la fluidité, la vitesse… D’ailleurs le terme cursif est emprunté du latin médiéval cursivus, de currere, « courir ».
Ainsi, lors de l’apprentissage de l’écriture, l’enseignant attirera l’attention de ses élèves sur cette spécificité et lui permettra de s’entrainer à écrire en liant les formes puis les lettres.
Vous trouverez sur le site de nombreuses activités autour des formes et leurs enchainements:
– Le train des gestes:
Cliquer sur l’image
–Objectif écriture:
Cliquer sur l’image
– Les réglettes des formes:
Cliquer sur l’image
Lors de l’écriture de mots, il est donc important que les élèves sachent qu’en dehors de quelques lettres qui nécessitent un lever de crayon: les rondes (a, c, d, g, o et q) car elles démarrent par un c, ainsi que la lettre x qui finit par un c, tout doit être tracé sans interruption. Le mot terminé, on revient pour les accents, le point du i ou du j et la barre du t. C’est une bonne occasion pour relire le mot et vérifier qu’on n’a rien oublié, on privilégiera un ajout de gauche à droite. On me demande souvent « et le p? et le s? ». Ces deux lettres ne nécessitent pas de lever de crayon. La main bien placée sous la ligne permet de faire le « p » en pliant dépliant les doigts sans déformation. Le « s » se ferme en faisant un petit rebond sur le p du début de lettre, on peut ainsi enchainer la lettre suivante sans risquer une cassure dans le mot.
Je vous propose un jeu pour travailler cette spécificité avec vos élèves ou votre enfant sur le thème du printemps, de la nature.
L’entrée dans l’écriture cursive est une activité complexe pour de jeunes enfants qui ne sont pas toujours suffisamment prêts en terme de motricité fine. Ecrire demande d’adopter une bonne posture, de bien positionner son avant-bras, sa main sous la ligne d’écriture afin de pouvoir bouger les doigts permettant ainsi de laisser une trace avec son crayon.
Les premiers essais d’enchaînements de quelques boucles, quelques pics se feront sur feuille blanche petit format ( A5) ou sur bandelettes de papier. On attendra de l’enfant que sa trace soit le produit d’un mouvement des doigts.
Il pourra ensuite écrire sur une ligne simple en veillant à poser chaque forme, chaque lettre. Les réglettes peuvent aider les élèves à positionner leur main, sous la ligne.
Trois-quatre formes ou lettres enchaînées , pas plus, lui permettront de travailler la liaison, la fluidité.
Vous pouvez observer sur l’illustration ci-dessus la présence de colonnes qui invitent l’élève à positionner son avant-bras sous la ligne d’écriture. Lorsqu’il écrit dans la colonne du point bleu son avant-bras doit être dans la colonne des points bleus.
A l’étape suivante, on peut lui proposer un lignage 9 mm pour s’habituer à calibrer les lettres les plus grandes, avec boucles.
Cette étape maitrisée, il pourra passer sur un lignage s’approchant du Seyès 3 mm. Le 3 mm est l’interligne maximal permettant à l’enfant de tracer ses lettres d’un mouvement des doigts sans faire appel à un mouvement du poignet ou du bras. Il n’est pas nécessaire dans un premier temps de faire écrire les élèves sur un lignage complet. Vous voyez sur l’illustration que la plupart des lignes verticales ont été supprimées. Il est rassurant pour nos jeunes élèves de commencer sur des petites portions de Seyès. Cela facilitera la découverte du cahier complet à l’entrée en CP.
Nouveauté 2024 !!!! Le cahier lignage avec colonnes en 3 mm vient de paraitre. Il permet aux enseignants de proposer les modèles et les mots vus en classe. Il permet de proposer plusieurs lignes d’entrainement.
lignage 3 mm
Est-il nécessaire de colorer les lignes ou les interlignes pour que les élèves respectent la taille des lettres?
L’utilisation de lignages dits « adaptés » s’est développée ces dernières années. Ces lignages sont pour la plupart des outils de rééducation de l’écriture inventés pour des enfants présentants des difficultés spécifiques: troubles neurovisuels, dyspraxie… Dans cette situation, ces lignages sont une réponse lorsque, malgré toutes les remédiations possibles, les progrès ne sont pas suffisants. Ils font office alors en quelques sortes de béquille. Ces lignages sont souvent surchargés en couleurs et invitent surtout à freiner le geste pour se conformer. En EPS, lorsqu’on travaille les lancers, on n’attend pas des enfants qu’ils atteignent le centre de la cible avant de leur avoir proposé différentes situations de lancers: lancers loin, lancers précis, jonglage … En écriture, ce qui importe c’est le geste. Pour qu’il puisse être maitrisé, il est nécessaire que l’entrainement se fasse en observant le résultat du mouvement des doigts et non en s’appuyant sur une couleur ou une zone colorée à atteindre. La mobilité des doigts, la position de la main, la position du cahier, la posture, l’entrainement permettront aux enfants de normer leur écriture car on écrit avec ses doigts et non avec ses yeux. Ecrire dans les lignes
Le cahier d’écriture Bordas pour tous GS a été pensé pour permettre aux élèves entrant dans l’écriture cursive de mettre en place tout de suite les bonnes habitudes. Afin d’acquérir une écriture cursive fluide, rapide, lisible, l’élève doit en tout premier lieu mobiliser ses doigts. Pour cela, les colonnes du cahier vont lui permettre de vérifier si son avant-bras est bien placé, donc sa main sous la ligne d’écriture. Lorsqu’on écrit dans la colonne du point bleu, l’avant-bras doit être dans la colonne donc cacher le point bleu du bas.
Un exercice d’échauffement des doigts permet de s’assurer que les doigts sont bien mobilisés. Chaque exercice d’échauffement est présenté en vidéo pour s’assurer que le mouvement des doigts attendu soit correctement réalisé: Lien Youtube
Le lignage évolutif permet à l’élève de peu à peu calibrer le dépliage de ses doigts en passant d’une ligne simple, à un lignage 9 mm puis 3 mm.
Les trois composantes de l’écriture (composante graphique, symbolique et sémantique) sont liées en proposant des petites syllabes, des petits mots. Il est important d’inviter les élèves à verbaliser ce qu’ils écrivent.
Ecrire ne consiste pas à dessiner des lettres.
Dans ce cahier vous retrouverez des exercices préparatoires à l’écriture avec des vidéos explicatives.
La spécificité de ce cahier est qu’il propose des exercices de phonologie afin de s’assurer que l’élève associe le son et le sens en écrivant.
Retrouvez ICI la présentation du cahier et le lien pour le feuilleter.
Pour découvrir la suite de la collection, cliquer sur l’image:
« J’écoute, je vois, je trace, j’écris » est une méthode d’apprentissage de l’écriture destinée aux élèves de Grande section. C’est la deuxième étape de la collection des cahiers d’écriture Bordas pour tous dont l’objectif est de permettre aux élèves d’acquérir un geste graphique fluide pour travailler efficacement la copie et la production d’écrits. Il fait suite au cahier MS-GS qui prépare à la tenue de crayon, la posture, la mobilité des doigts.
Pourquoi une méthode d’écriture dès la Grande section ?
Il nous semble important de donner tôt aux élèves de bonnes habitudes. Bien écrire, c’est bien se positionner, bien tenir son crayon, bien tracer.
Des conseils et des vidéos accompagnent le cahier:
Une méthode de phonologie et d’écriture
« L’objectif étant de construire la valeur symbolique des lettres, l’enseignant veille à ne jamais isoler les trois composantes de l’écriture : la composante sémantique (le sens de ce qui est écrit), la composante symbolique (le code alphabétique) et la composante motrice (la dextérité graphique) » (D’après le BOENJS n°25 du 24 juin 2021).
La spécificité de notre cahier est d’associer la phonologie et l’écriture: en s’appuyant sur le travail de phonologie, l’élève va pouvoir exercer son habileté graphique tout en associant le son et le sens.
-La page de gauche est consacrée à la phonologie. Après avoir découvert le son avec une image repère, les élèves exercent leur conscience phonologique. Un exercice de discrimination auditive et un exercice de discrimination visuelle leur permettent d’être sensibilisés au phonème qu’ils vont ensuite apprendre à écrire.
Peu à peu, les exercices de discrimination phonologique vont laisser la place à des exercices de conscience phonémique afin de permettent aux élèves d’encoder des mots simples (cahier 2).
-La page de droite est consacrée à l’écriture. Pour l’automatiser, l’enfant est invité à verbaliser son geste en l’accompagnant d’une comptine lui permettant d’acquérir un encodage kinesthésique. Les enfants sont invités à écrire les syllabes et les mots en oralisant syllabe par syllabe.
-Une entrée en écriture multidimensionnelle pour éviter que les enfants ne dessinent des lettres. Les prémices de la lecture peuvent s’appuyer sur l’apprentissage des gestes Borel Maisonny , aide kinésthésique.
-Nous avons choisi de proposer deux cahiers, petits et légers, pour faciliter leur manipulation par les élèves.
-Pour prendre de bonnes habitudes permettant l’accès à la fluidité, la rapidité, l’élève doit s’installer au mieux et mobiliser ses doigts. Des conseils en photos et vidéos sont donnés dans les premières pages.
Nous mettons gratuitement à votre disposition sur le site Bordas :
Des sous-mains (pour droitier et pour gaucher) pour bien positionner son cahier et ses bras.
– Le lignage proposé est évolutif au fil des cahiers : du lignage simple qui permet à l’élève de se concentrer sur la forme en mobilisant ses doigts, jusqu’au Seyès 3 mm.
-Des colonnes marquées d’un point bleu ●, vert ● et rouge ● sont un guide de placement du bras. Quand l’élève, droitier comme gaucher, écrit dans la colonne bleue, son avant-bras doit cacher le point bleu en bas de la colonne. Il doit pour cela orienter convenablement son cahier.
Une des spécificités de la graphopédagogie est que les séances se déroulent en présence d’un parent.
Lors de la prise du premier rendez-vous au téléphone, il n’est pas rare qu’un parent me demande s’il doit être présent. Je vous épargne la blague du papa qui m’a demandé hier s’il devait venir avec son fils :-))))
En graphopédagogie, bien que notre attention se porte sur notre élève qui est l’acteur principal de sa rééducation, une place très importante est accordée au parent ou adulte accompagnateur. En séance, le graphopédagogue présente les exercices choisis avec attention afin de permettre à l’élève en fonction de sa difficulté, de sa demande (lisibilité, douleurs, lenteur…) de progresser. Les exercices abordées avec une progression personnalisée seront à faire chaque jour à la maison. Petit à petit, l’élève va pouvoir se perfectionner, se rassurer, prendre de la vitesse, automatiser son geste graphique….
Sous l’oeil attentif du parent, il pourra ainsi être encouragé, rassuré, validé et recadré. Pas facile, seul, de savoir si on a bien respecté toutes les consignes: posture, position de la main, des doigts, formes des lettres, critères de réussites… Le parent qui aura assisté à la séance sera en mesure d’e permettre à’accompagner son enfant afin de réaliser au mieux le travail attendu et lui permettre ainsi de progresser. Bien entendu, il arrive que certains élèves se découragent, ne soient pas particulièrement motivés, le rôle du parent sera alors majeur pour trouver les mots pour le motiver, le rassurer.
Il arrive de temps en temps que le parent en profite pour faire également les exercices et tenter d’améliorer son écriture. De petits challenges se mettent parfois en place au sein de la famille pour améliorer la vitesse d’écriture, réussir ses boucles… Les séances à trois sont souvent l’occasion de bons moments, de fous rires… quand l’enfant découvre qu’il réussit mieux un exercice que son père ou sa mère, qu’il tient mieux son crayon … (les chiens ne font pas des chats 😁) Cette relation triangulaire est une de clés majeures gage de réussite dans le travail engagé en graphopédagogie. Et après tout, les parents ne méritent-ils pas eux aussi un crayon d’or en fin de rééducation?
Pour bien écrire il est nécessaire de bien bouger les doigts, d’apprendre à plier et déplier le pouce.
Pour s’entraîner à mobiliser les doigts, on peut proposer des mandalas qui proposent des petites surfaces à colorier. On veillera donc à ne pas mobiliser le poignet mais bien à déplier-plier les doigts.