Le réflexe d’agrippement :

Les nouveau-nés sont dotés d’une série de réflexes primitifs, archaïques dont le réflexe d’agrippement, qui joue un rôle crucial dans les premiers stades de leur développement. Ce réflexe, également connu sous le nom de « réflexe de préhension palmaire » ou « grasping » , est observé lorsque la paume de la main d’un bébé est stimulée, déclenchant une réponse automatique de fermeture des doigts autour de l’objet ou du stimulus.

Le mécanisme du réflexe d’agrippement

Le réflexe d’agrippement est inné. Il est déclenché par un contact léger avec la paume de la main, provoquant une réaction immédiate de fermeture des doigts. Ce réflexe a évolué comme une réponse instinctive, probablement liée à la nécessité pour les nouveau-nés de saisir fermement des objets, notamment pour des raisons de survie et de recherche de nourriture.

Importance dans le développement précoce

Le réflexe d’agrippement, bien que temporaire, joue un rôle essentiel dans le développement moteur des nourrissons. Il est lié à d’autres réflexes primitifs et contribue à la formation des bases neurologiques nécessaires à des compétences motrices plus complexes ultérieurement dans la vie. Les mouvements associés au réflexe d’agrippement contribuent également au renforcement des muscles des mains et des bras.

La diminution du réflexe d’agrippement

Au fur et à mesure que le bébé grandit, le réflexe d’agrippement commence à diminuer, cédant la place à des compétences motrices volontaires plus sophistiquées. Ce processus est généralement observé vers l’âge de 3 à 4 mois. La suppression du réflexe d’agrippement est essentielle pour permettre au bébé de développer une motricité fine plus contrôlée et d’acquérir des compétences telles que la préhension volontaire d’objets.
Le développement de la mobilité, les appuis mains ouvertes pour se déplacer, marcher à quatre pattes, la manipulation d’objets… aident le bébé à intégrer ce réflexe.

Perturbations et implications

Des variations dans le développement du réflexe d’agrippement peuvent être observées, et parfois sa persistance au-delà de la période normale peut être un frein au développement de la motricité fine.
A l’âge de l’entrée à l’école maternelle, le réflexe d’agrippement ne devrait plus être actif.
Il n’y a pas un bouton on et off et une moindre réactivité peut encore être présente entrainant un mouvement de fermeture de la main au contact de la paume.
Ce mouvement de fermeture est présent presque systématiquement chez mes élèves, enfants comme adultes présentant une tenue de crayon non conventionnelle. En testant le réflexe d’agrippement de ma classe de CP, presque 50% de mes élèves présentait une réaction à la stimulation.
Tenir un crayon devient de fait plus compliqué et les enfants trouvent instinctivement des adaptations dans leur tenue pour pouvoir écrire avec des tenues de crayon parfois inédites.
Lorsque la réaction est encore vive, cela peut entrainer des refus d’écrire, de colorier, de dessiner…

Quelles remédiations?

Il n’est jamais trop tard pour intégrer ce réflexe et se libérer des mouvements parasites l’accompagnant.
Tout ce qui va permettre de stimuler la paume des mains favorisent un apaisement: massage, contact (pâte à modeler, argile, toucher différentes matières…), saisir et lâcher des objets, être en appui sur ses mains…
En classe, les activités favorisant le développement de la motricité fine, proposées en maternelle, sont incontournables. Elles sont souvent plus ou peu proposées à l’entrée au CP alors que de nombreux élèves en ont encore besoin.
Préparer ses mains, préparer ses doigts avant d’écrire est l’occasion d’amoindrir les tensions qui peuvent être présentes.
Jules nous propose des activités dans la première vidéo: ICI

Les temps d’EPS ou d’APQ sont aussi l’occasion de proposer des activités ciblées avec des déplacements au sol type quatre pattes, des appuis gymniques, des lancers de balles, des jeux de relais avec passage de témoin…

Le réflexe d’agrippement est un aspect fascinant du développement humain, offrant un aperçu de la manière dont les réponses automatiques et innées du corps contribuent à l’acquisition progressive des compétences motrices. Bien qu’il soit éphémère, ce réflexe joue un rôle crucial dans la mise en place des fondations neurologiques nécessaires à l’évolution des habiletés motrices chez les nourrissons. Une compréhension approfondie de ces mécanismes contribue à une meilleure appréciation du développement humain et une meilleure compréhension des difficultés de certains enfants et leur recours à des compensations.

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